
Halo : Le conflit prend fin
Chapitre un
0520 heures. 15 septembre 2552 (Calendrier militaire) / A bord de la frégate Gettysburg du CSNU dans le sous-espace.
La porte du pont de commandement s’ouvrit brusquement et la silhouette de l’armure cabossée de John apparut. Le Spartan pénétra sur la passerelle et se dirigea vers la console de contrôle. L’Adjudant aperçu le Spartan-104, Frédéric, qui était occupé au poste de pilotage et le Spartan-078, Linda, au poste d’armement. La silhouette bleutée de Cortana apparut également et elle s’adressa à John :
- Nous allons arriver à l’horaire prévu, c’est-à-dire dans cinq minutes. J’espère que tu as bien prévu ce que tu allais dire car, sinon, je ne donne pas cher de votre peau et de mes circuits. Le CSNU va sûrement être très surpris de nous revoir.
- Ne t’inquiète pas, tout se passera bien. Ils ne vont quand même pas ouvrir le feu sur un de leurs vaisseaux, rétorqua John.
- C’est vrai que ça serait bête que des officiers ordonnent de nous liquider après tout ce qu’on a traversé, ajouta le sergent Johnson, qui venait de pénétrer sur la passerelle.
Le Gettysburg, qui était totalement calciné suite aux nombreux tirs qu’il avait subi, sortit du sous-espace et pénétra dans un des derniers systèmes contrôlé par le CSNU : la Terre.
À peine étaient-ils sortis que l’Adjudant ouvrit une transmission FLEETCOM d’ordre prioritaire :
- Ici l’Adjudant Spartan-117, à bord du vaisseau frégate Gettysburg, code d’identification Alpha 3-2-9-5-4-7-1-9. Avec moi se trouve le Spartan-104, le Spartan-078, le Spartan-039 ainsi que le sergent Avery Johnson. Nous sommes également en présence de l’Intelligence Artificielle, Cortana. Ne tirez pas, je répète, ne tirez pas, nous avons avec nous une grande quantité d’informations pour le haut commandement du CSNU. Nous demandons de toute urgence l’autorisation pour nous arrimer à une station orbitale.
La fréquence resta de longues secondes silencieuse puis une voix féminine leur répondit :
-Ici la station orbitale Londres, Adjudant. Votre code d’identification est correct, mais votre vaisseau est signalé comme détruit. Nous allons vous envoyer des marines à votre bord. Si ce que vous dites est vrai, vous pourrez vous arrimer a notre station.
- Très bien, mais faites au plus vite.
John voulait que tout aille le plus rapidement possible. Il était évident que le CSNU ne se rendait pas compte à quel point le temps jouait contre l’humanité et perdre plusieurs dizaines de minutes avec des contrôles de vérification n’amusait pas du tout l’Adjudant.
Le Sergent Johnson s’avança vers la fenêtre du pont de commandement et laissa échapper un long sifflement de satisfaction. Devant le Sergent, ainsi que l’Adjudant, étaient visibles la terre ainsi qu’une quantité impressionnante de stations orbitales dotées de Super-CAM. La planète était aussi entourée d’un très grand nombre de vaisseaux. John fixa Johnson, il ne l’avait jamais vu sourire d’une telle manière.
- On peut dire que le CSNU se prépare à offrir un accueil des plus chaleureux à ces salopards de Covenants, lâcha Johnson.
- En effet, il semblerait, selon mon calcul, que la Terre soit dotée de trois cent plateformes spatiales, répondit Cortona qui semblait, elle aussi, très heureuse.
- Il n’empêche que si les Covenants avaient attaqué avec la flotte que nous avons réussi à détruire, la Terre serait partie en fumée, rajouta John d’une voix calme et froide.
- Toujours obligé de casser l’ambiance, Adjudant ! (Le sergent sortit de sa poche un vieux cigare tout mâchouillé et le mis dans sa bouche.) Soyons déjà heureux d’être rentrés sains et saufs au bercail.
John devait bien l’admettre, ce qu’ils avaient réussi à faire, lui, son équipe, Johnson et Cortona tenait du miracle. John se remémora tout ce qu’il venait de vivre. La chute de Reach, la bataille effrénée sur Halo, la prise du vaisseau Covenants Ascendant Justice, la bataille dans le sous-espace, l’attaque suicidaire de la base spatiale ennemie Hiérophante Infléxible et finalement le sacrifice héroïque du Vice-Amiral Whitcomb ainsi que du Lieutenant Haverson. À ce moment-là, il se souvint à quel point il était fatigué et il se rendit compte que cette semaine et demie l’avait atteint plus que toute les autres missions de sa carrière réunies.
- Les Pélicans arrivent, je leur ouvre le sas du hangar C, déclara Cortona qui sortit John de ses pensées.
L’Adjudant ouvrit sa liaison COM et demanda à Will d’aller accueillir et mener les marines au pont de commandement. Il lui indiqua aussi de ne pas hésiter de se replier si les marines se montraient trop hostiles.
Deux minutes s’écoulèrent sur l’horloge de mission de John avant que huit marines, accompagnées de Will, se présentèrent sur la passerelle. Tous avaient l’air stupéfait de découvrir à quel point le vaisseau tombait en ruine, et surtout de se trouver face a quatre Spartans. L’un d’eux déglutit, s’avança prudemment vers l’Adjudant et lui dit :
- Adjudant, je suis le Sergent Macson, nous venons vérifier si vos dires sont vrais. Il semblerait que vous n’ayez pas menti. Bordel, je ne sais pas ce qui vous est arrivé, mais vous semblez revenir de l’enfer.
- Tu ne crois pas si bien dire, répliqua Johnson
- Si vous permettez, Adjudant, je vais envoyer le signal de confirmation à la station orbitale.
- Permission accordée, Sergent, répondit l’Adjudant d’une voix ferme.
Le sergent ouvrit une fréquence FLEETCOM et demanda à une certaine officier Finski de les laisser approcher.
Après avoir reçu l’autorisation de s’arrimer, le Gettysburg avança lentement en direction de la station orbitale Londres.
Chapitre deux
0730 heures, 16 septembre 2552 (Calendrier militaire) / Centre Bravo-6 du Haut Commandement du CSNU, Sydney, Australie, Terre.
Tous les membres de l’équipage du Gettysburg se dirigèrent silencieusement vers la porte principale du centre du commandement du CSNU, accompagné de quatre MP. La porte mesurait cinq mètres de haut et ses vitres étaient d’un transparent impeccable. Malgré le fait que le bâtiment était en fait un gratte-ciel de 1700 mètres de haut, John savait qu’il allait descendre à plusieurs kilomètres sous terre. Le groupe de Spartans, accompagné de Johnson, franchit l’imposante porte et entra dans un vaste couloir où de nombreuses plantes exotiques pendaient du plafond. Tous les soldats présents dans le couloir s’arrêtèrent net à la vue des imposants combattants. Aucun officier n’osait dire quoi que ce soit et le Sergent Johnson ne pu s’empêcher se s’exclamer « on dirait qu’ils voient des revenants, ah, mais j’oubliais, nous sommes de revenants !
Le groupe continua sa marche silencieuse jusqu'à une porte de sécurité équipée de détecteurs de métaux et d’explosifs. Évidemment les Spartans étaient trop imposants pour passer à travers le portail de sécurité et ceux-ci durent passer à coté, après de longues discussions avec les gardes qui ne voulaient pas les laisser passer. Il est vrai que quand on est responsable de la sécurité, des hommes de deux mètres de haut en armure de 500 kilos et qui ont la réputation de pouvoir faire exploser le crâne d’une personne avec une main, ça incite à la méfiance.
Enfin arrivé à l’ascenseur, le groupe commença sa descente dans les profondeurs de Sydney. L’ascenseur descendit à trois kilomètre de profondeur, traversant des couches de titane-A, de béton armé, de granit et d’acier trempé anti-impulsions électromagnétiques.
Le dernier couloir menant au conseil de sécurité du CSNU semblait plus froid que les autres pièces que John venait de traverser. La peur et l’anxiété semblaient presque palpables, comme si tous les hommes qui avaient emprunté ce couloir pour entrer dans la salle du conseil en étaient ressortis traumatisés. Évidemment, quand on avait combattu les floods, ce genre de peur était obsolète. Deux MP surveillaient l’entrée de la porte et étaient prêts à dégainer leurs armes au moindre geste suspect. Les quatre soldats qui escortaient le groupe s’arrêtèrent, le laissant continuer seul pour pénétrer dans la salle du conseil de sécurité du CSNU.
Les portes s’ouvrirent silencieusement et le groupe de Spartans, ainsi que le Sergent Johnson, entrèrent dans la salle. Les portes se refermèrent et se verrouillèrent dès que tout le monde fut présent. Les Spartans, ainsi que le Sergent, se mirent immédiatement au garde à vous dès qu’ils reconnurent les personnes qui étaient présentes. Les huiles les plus importantes du CSNU étaient assises en face de John. Le Général de division Nicolas Strauss, l’Amiral Sir Terrence Hood et le Colonel James Ackerson étaient présents. Un autre homme du nom d’Eric Jefferson était assis sur le siège de Vice-Amiral. Withcomb avait été bien vite remplacé. Une dizaine d’autres officiers se tenaient à l’écart, mais écoutaient d’une oreille certaine tout ce qui se disait. Tous les officiers présents avaient le visage cerné et fatigué et John devina que tous avaient dû passer la nuit à lire les nombreux rapports de combat des Spartans ainsi que ceux de Cortona.
Après de longues secondes où toutes les huiles regardaient leur écran respectif, l’Amiral Hood décida de prendre la parole :
- Repos soldats. Tout d’abord laisser moi vous adressez mes félicitations pour ce que vous avez accomplis. (Il regarda son écran d’un air incrédule, secoua la tête puis continua) Evidemment vous vous doutez qu’avec la quantité d’informations que vous nous avez livrées nous avons de nombreuses questions à vous poser.
- Je pense que la première question sera simple, dit Ackerson. Comment avez-vous pu vous en sortir, en admettant que tous vos rapports sont vrais ?
- Avec tout le respect que je vous dois monsieur, laissez-moi vous rappeler que nous sommes des Spartans et en plus de cela nous étions accompagné d’une des meilleurs IA du CSNU, répondit John d’une voix dynamique.
- On peut toute fois se poser des questions au sujet de l’authenticité de vos rapports, répondit Ackerson d’une voix plus dure et ferme. (Le Colonel se leva, mit ces mains dans son dos et se plaça en face de John.) Je me demande si les combats n’ont pas atteint votre cerveau, Adjudant.
- Nous ne sommes pas là pour remettre en question ces rapports, Colonel. Cortona a certifié qu’ils étaient tous vrais, répondit Hood, visiblement énervé par les sous-entendus d’Ackerson.
Le général Strauss qui voulait mettre fin à cette querelle d’officiers décida de prendre la parole :
- Adjudant, nous avons tous lu vos rapports des combats sur Halo, mais tout ceci est quand même incroyable. Veuillez tout nous raconter intégralement depuis la découverte à la destruction de Halo. Je veux être sûr que vous n’avez rien oublié dans vos rapports.
John prit une profonde inspiration et raconta tout ce qu’il avait vu sur Halo. Le combat spatial avec les Covenants, l’atterrissage sur Halo, la libération de Keyes, la découverte des horribles Floods, la rencontre avec l’excentrique 343 Guilty Spark et finalement la destruction de Halo. L’Adjudant insista bien sur le point du danger que représentait les Floods. John fit bien attention de ne pas oublier le moindre détail.
Toutes les personnes dans la salle, à part les Spartans et Johnson, semblaient déconcertées par le récit de John.
Hood déglutit puis pris la parole :
- Mais vous, Sergent Johnson, vous n’étiez pas avec l’Adjudant quand il s’est enfui. Alors, comment avez-vous pu vous en sortir ?
- Et bien au moment où le gros des troupes humaines est parti pour attaquer le Truth and Reconcilation, un groupe de marines que je dirigeais est parti pour aller secourir des TCAO qui escortaient le Lieutenant Haverson. Quand on est arrivé sur place on a vu des Covenants en plein combat avec les gars du Lieutenant. On a pris l’ennemi de flanc et on les a tous tués. Malheureusement ils étaient nombreux et les seuls survivants sont moi, le Lieutenant et un TCAO du nom de Locklear. On a demandé une évacuation par Pélican et l’Adjudant pilote Polaski a eu la gentillesse de venir nous chercher. Ensuite quand on a vu que le Truth and Reconcilation s’était crashé, on a foutu le camp dans l’espace.
- Pourtant vous n’auriez pas dû en réchapper. Vous étiez avec le groupe de Keyes quand les Floods ont attaqué pour la première fois, répliqua le vice-Amiral Jefferson. Votre capacité de résistance parasitaire est formidable.
- (Le sergent secoua la tête.) J’aurais préféré mourir avec mes hommes, Monsieur. J’y ai laissé tout mes gars sur Halo.
Hood se tourna vers Fred et lui demanda :
- Quant à vous, Spartan-104, racontez nous comment c’est passé votre fameuse découverte de ce mystérieux artefact… (Il regarda son écran.) Forerrunners.
- Après que nous l’ayons secouru, le docteur Hasley nous a dit qu’elle avait fait une découverte sur une cachette dans les galeries en dessous du CHATEAU du SRN, dans la montagne Ménachite. Nous avons suivi d’étranges runes sur le sol pendant plusieurs jours pour découvrir une entré secrète donnant sur une immense salle.
- Sa découverte n’est pas importante, grogna Ackerson. La question est surtout comment avez-vous pu le perdre. Vous rendez-vous compte de ce que cet artefact aurait pu nous apporter, Spartan-104 ?
Fred s’apprêtait à répondre quand John s’avança d’un pas et dit :
-Monsieur ! Le Spartan-104 n’a aucune responsabilité dans cette affaire, je commandais cette unité, ceci est donc de ma faute.
- Il est vrai que cette perte est regrettable, mais le plus haut gradé à ce moment là était Whitcomb et malheureusement il n’est plus de ce monde pour s’expliquer, répliqua Hood, dépité. De plus la personne qui l’a détruit c’est ce TCAO du nom de Locklear.
- Et je veillerai que cette homme ne reçoive aucun honneur de mort au combat. Il fait honte aux TCAO, répondit Ackerson, toujours aussi rouge de colère.
John tressaillit presque imperceptiblement. Comment pouvait-on prétendre que Locklear faisait honte aux TCAO ? Locklear était un vrai soldat comme il en existe peu. Il n’aurait jamais hésité à donner sa vie pour sa cause et était un combattant hors pair.
- Monsieur, si je peux me permettre, répondit John, comme je l’ai mentionné dans mon rapport, c’est sûrement le docteur Hasley qui lui a demander de détruire cette artefact.
- Un TCAO n’aurait jamais obéi à une civile, Adjudant. De plus, votre rapport dit bien qu’une amourette se développait entre Locklear et le soldat Polaski, or c’est à cause de cet artefact que l’Adjudant pilote Polaski est morte, répliqua Strauss.
- (Hood secoua la tête.) N’oublions pas qu’Hasley avait des accréditations de niveau 3, il n’aurait pas été étonnant que ce TCAO lui obéisse. C’est une civile certes, mais elle est diablement importante pour le CSNU.
- En attendant, Hasley s’est enfuie lâchement avec un Spartan au moment où nous aurions eu le plus besoin d’elle, continua le vice-amiral Jefferson.
- J’avais bien dit qu’on ne pouvait pas faire confiance aux civiles, surtout à Hasley, grogna Ackerson.
- Il nous reste la question des Covenants, reprit Hood. Adjudant, vous qui avez vu, de vos propre yeux, leur puissance de feu, pensez-vous que nous avons une chance de les vaincre ?
John resta de longues secondes silencieux. Les humains pouvaient-ils vraiment gagner ? Oui à la seule condition qu’ils aient le temps de se préparer au combat final sur terre. Une chose dont John doutait, mais peut être que cette fois-ci la chance serait avec eux. Cortona avait bien raison sur un point, les Covenants étaient des êtres imitatifs alors que les humains, eux, étaient innovants.
- Je pense qu’avec la quantité d’informations que nous vous avons apportées, si le temps est avec nous, nous avons une chance de gagner la guerre, Monsieur.
- J’espère sincèrement que vous avez raison, Adjudant… Bien, nous n’avons plus de questions, nous allons continuer à examiner ces nombreux rapports et nous vous rappellerons si nous avons des questions. Vous pouvez disposer.
- Très bien, Monsieur. Spartans, garde à vous !
Les Spartans et Johnson se mirent au garde à vous et partirent en direction de la porte de sortie.
- Au fait, John.
L’Adjudant s’arrêta net. L’Amiral Hood connaissait donc son vrai nom ?
- Nous avons décidé de vous nommer Major en raison de vos différents exploits accomplis cette dernière semaine. La cérémonie officielle de décoration aura lieu demain. Vous y êtes aussi attendu, Johnson.
- A vos ordre, Amiral !
Cette annonce n’affecta pas du tout John, au point de ne pas lui faire plaisir. Comme tous les Spartans, il détestait ces séances de décorations. Sa place était sur le front à combattre l’ennemi.
Après quelques secondes d’attente, le groupe partit enfin, suivi des sous-officiers qui étaient présents dans la salle. Seul Hood, Jefferson, Strauss et Ackerson restèrent dans la pièce.
- Enfin terminé, dit Hood dans un soupir de soulagement.
- Et que vont devenir ces Spartans ? demanda Ackerson.
- (L’amiral s’appuya sur la table.) Que voulez-vous dire, Colonel ?
- Et bien maintenant que mon projet de remplacement des Spartans est en marche, que va-on faire de ces survivants improbables ?
- Je crois que la question est plutôt, qu’allez-vous devenir vous.
Ackerson s’immobilisa comme s’il venait de recevoir un choc. Son regard s’embrasa et son visage prit des traits de colère. Le Colonel serra le poing et tapa sur la table.
- Vous voulez remettre mon projet au placard ? Mais bordel, ouvrez les yeux, ils ne sont plus que quatre ! cria Ackerson.
Le visage de Hood prit un air mauvais. Jefferson et Strauss n’osaient rien dire et restèrent cloués dans leur siège. L’Amiral se leva et se mit en face du Colonel sans pour autant croiser son regard.
- Ils ne sont peut-être plus que quatre, mais ils ont réussi, à eux seuls, à supprimer une flotte de cinq cents vaisseaux Covenants. Vous rendez-vous compte que rien qu’avec cette mission, ils ont tué plus d’un million d’ennemis ? Les Spartans garderons une importance prioritaire dans nos opérations tant que je serai Amiral, aboya Hood. Et faites attention à votre comportement, fiston. Je suis votre supérieur et tant que je le serais vous me respecterez, sinon je ferais en sorte que vous soyez attachés sur un de nos vaisseaux en première ligne quand les Covenants attaqueront !
Chapitre trois
0930 heures, 17 septembre 2552 (Calendrier militaire) / Centre de commandement Charlie-3 du CSNU, Caire, Egypte, Terre.
Will ouvrit le rideau de sa douche et une épaisse vapeur en sortit. De toutes les douches qu’il avait prises dans sa vie, celle-ci était de loin la meilleure. Le Spartan prit un linge et s’essuya vigoureusement. Linda entra dans la salle de bain, nue, et pénétra dans la douche pendant que Will brossait attentivement ces cheveux. Dans la chambre d’à côté, Fred était en train de s’amuser avec une lame de rasoir tout en regardant la télévision.
La chambre dans laquelle logeaient les Spartans était spacieuse avec trois lits, un poste de télévision et une salle de bain avec douche. Pour leur seul jour de permission depuis trois ans, ils avaient été gâtés. Cette chambre n’était normalement autorisée que pour les officiers haut gradés.
- Dépêchez-vous, le Major est en train de passer sur le poste en ce moment même, cria Fred.
- Si t’avais pas passé vingt minutes dans la douche, on serait déjà tous prêts, répondit Linda à travers la douche.
- C’est parce que je suis celui qui a tué le plus de Covenants, alors j’ai le droit à plus d’eau chaude répliqua Fred sur un ton moqueur.
- Dans tes rê…
L’alarme de la base retentit suivie d’une voix qui demandait à tous les soldats de se regrouper dans les lieux de rassemblement destinés à leur compagnie. Le plafond de la chambre trembla sous les pas lourds des marines qui couraient. Leur jour de repos était bel et bien terminé.
Fred bondit de son lit, Will et Linda sortirent de la salle de bain à toute allure et ils se dirigèrent vers la salle médicale 22, où se trouvaient leurs armures MJOLNIR. La base était en véritable ébullition et se frayer un chemin à travers les soldats dans les minces couloirs n'était pas aisé. Enfin arrivés et après avoir enfilé leurs tenues secondaires, les Spartans décidèrent de ne pas attendre les trois techniciens requis et d’enfiler seuls leurs armures. En à peine cinq minutes, les Spartans étaient opérationnels. Leurs armures avaient été remplacées pour des nouvelles tenues plus performantes dont Fred avait eu un aperçu sur Reach quand il avait dû se replier dans la montagne Ménachite. Un marine apparu dans la salle et leur demanda de le suivre. La base était en encore plus en effusion qu'il y a cinq minutes. Partout des soldats et des techniciens courraient dans tous les sens. Les officiers, quant à eux, beuglaient leurs ordres en intimant aux marines de se dépêcher.
Les Spartans arrivèrent dans un hangar où un marine avec un insigne de Lieutenant cousu sur sa combinaison les accueillit. Les Spartans se mirent immédiatement au garde à vous.
- Repos soldats, répondit l’officier. Je suis le Lieutenant Kefkan. Bon les gars, je ne vais pas y aller par quatre chemins… J’ai du boulot qui m’attend. Des vaisseaux Covenants viennent d’être repérés vers notre système de défense. Ils n’ont que douze croiseurs et deux destroyers alors il n’y a pas beaucoup de chances qu’ils pénètrent dans l’atmosphère. Mais je veux que vous soyez prêts au cas où. Le vaisseau derrière moi (il pointa du doigt un Pélican) vous emmènera n’importe où sur Terre si des ennemis sont repérés. Des questions ?
Les Spartans restèrent silencieux.
- Parfait, il y a dans ce Pélican tout le matériel pour mener une petite guerre alors prenez tout ce que vous voulez et bottez le cul de ces enfoirés d'insectes. Bonne chance, soldats.
Le lieutenant visiblement débordé n’attendit pas que les Spartans se mettent au garde à vous pour partir vers une destination inconnue.
Le Pélican, quant à lui, était d’un modèle standard en gris métallisé avec deux tourelles sous son ventre.
Fred, Linda et Will entrèrent dans le vaisseau et virent au poste de pilote un jeune homme du nom de James Hedman. Fred inspecta le matériel à bord du vaisseau. Le lieutenant Kefkan avait raison, il y avait tout pour mener une petite guerre. Dans la première caisse se trouvaient deux lance-roquettes Jackhammer ainsi que trois fusils à pompes M6D. Il y avait aussi trois fusils que Fred avait vu sur Reach. Le nom officiel de cette arme était fusil D3 à balles perforantes, mais il avait appris que les marines aimaient l’appeler le battle rifle. Dans la deuxième caisse se trouvaient huit roquettes Jackhammer et des munitions pour les fusils à pompe et les battle rifles. La troisième caisse était remplie de grenades ainsi que de trois mines anti-char Lotus. Dans la dernière caisse se trouvaient un sniper ainsi qu’une bombe NES. Les bombes NES étaient grosses comme des ballons de football et contenaient de la nitroglycérine enrichie. Cinq secondes après son déclenchement, tout dans un rayon de cinquante mètres était brûlé et carbonisé. Linda trouva aussi des magnums et des trousses de secours.
- Bon je veux que, dans une minute, vous ayez toutes les armes qu’il vous faut. Prenez des armes lourdes, on va sûrement combattre sur des surfaces vastes alors ne prenez rien pour des combats exigus. On risque aussi d’avoir une mobilité réduite alors n’hésitez pas à vous charger, dit Fred sur sa liaison COM.
Fred s’équipa d’un lance-roquettes Jackhammer avec quatre roquettes. Il prit aussi un fusil à pompe M90 avec une vingtaine de cartouches et quatre grenades. Après trois secondes de réflexion, il décida de prendre aussi la bombe NES dans son sac à dos. Elle était certes encombrante, mais elle pourrait s’avérer très utile.
Linda, quant à elle, prit le seul sniper disponible avec cinq chargeurs, un battle rifle avec six chargeurs, deux magnums, quatre grenades et deux trousses de secours.
Will se chargea également d’un lance-roquette Jackhammer avec quatre roquettes, un battle rifle avec six chargeurs, les trois mines anti-chars Lotus et six grenades.
Pendant que Fred prenait ces différentes armes et munition, une question n’arrêtait pas de lui torturer l’esprit. Pourquoi les Covenants venaient-ils en si petit comité ? Fred avait vu, tout comme John, la puissance de feu ennemie. Et, même s’ils avaient réussi à détruire ces cinq cents vaisseaux, personne ne doutait que les Covenants avaient encore une grande puissance d’attaque. Alors, pourquoi diable envoyer ce cortège funèbre ? Etait-il possible que ces vaisseaux se soient trompés dans leurs calculs pour pénétrer dans le sous-espace ? Non, ça serait bien la première fois, et d’ailleurs leurs réacteurs de sous-espace étaient bien plus précis que ceux des humains.
La voix de Hedman interrompit sa réflexion.
- Il semblerait qu’un vaisseau ennemi se dirige vers New Mombassa, Monsieur. Je vais décoller immédiatement à plein pot, alors accrochez-vous !
Le jeune pilote n’attendit pas que Fred lui réponde et le vaisseau de transport se souleva. Le Pélican pivota sur lui-même de 90 degrés et sortit du hangar. A peine était-il dans les nuages que le transporteur poussa ses réacteurs à fond au-dessus mach-1.
À l’intérieur, le pélican tremblait de toute part. Les Spartans se cramponnèrent à ce qu’ils pouvaient et Fred était un peu inquiet. La dernière fois qu’il fut dans un Pélican qui allait à une telle vitesse, il avait dû en sauter sans parachute.
- Désolé de vous secouer un peu, mais on doit être sur place le plus vite possible, en plus ça grouille de Seraphins dans le coin. Horaire prévu d’arrivée dans quatre minutes, cria Hedman sur la liaison COM.
Les Spartans attendirent calmement dans le pélican sans rien ajouter. Fred regarda la fréquence cardiaque de Linda et Will qui restait dans la limite. Personne n’était paniqué, même Hedman semblait se contrôler pour piloter au mieux son engin. Le transporteur fila dans le ciel à toute allure tout en montant dans l'atmosphère.
Trois minutes s’étaient écoulées sur l’horloge de mission de Fred quand Hedman cria chasseurs ennemis à six heures !
Le Pélican fit une embardée et piqua en direction du sol de la planète. Les caisses se décrochèrent de leurs sangles et percutèrent la porte d'accès à la cabine de pilotage. Le vaisseau transperça les différents nuages à une vitesse folle, suivi de trois Seraphins. Les chasseurs ennemis tirèrent des fins traits de plasma qui passèrent juste a coté de la coque du Pélican. Le métal bouillit sous la chaleur extrême et la couche de titane-A commença à se rompre.
- Ne vous inquiétez pas, il y a un canyon là en bas, je parie que ces connards ne vont pas réussir à nous suivre, beugla Hedman avec une pointe de joie dans sa voix.
Le Pélican continua quelques secondes à éviter les tirs ennemis puis se mit sur le ventre et activa ses rétro fusées. Le vaisseau continua à plonger dans le ciel pendant que les chasseurs Covenants tentaient de le détruire. Mais la vitesse empêchait l’ennemi de bien viser et les Seraphins furent obligés de suivre le transporteur humain dans sa folle chute libre. Les flammes léchaient la coque du Pélican qui commençait à devenir incontrôlable. La température ambiante à l'intérieur du vaisseau augmentant dangereusement pendant que celui-ci continua de chuter. Fred ouvrit une liaison COM avec le pilote.
- Hedman, j'espère que vous savez ce que vous faites car si on continue comme ça on va exploser en milles morceaux.
- Je connais mon affaire, c'est pas ma première poursuite avec ces lopettes de Covenants et ça sera sûrement pas la dernière ! Vous avez vu ? Les Seraphins ont arrêté de nous tirer dessus, tout simplement pour la bonne raison que, eux, n'ont pas de rétro fusées. Leurs chasseurs sont en train de se transformer en véritables étoiles filantes.
- Bravo, mais maintenant tâchez de redresser, sinon nous sommes cuits !
Fred devait bien l'avouer, Hedman semblait être un pilote plein de sang-froid qui avait dû, a maintes reprises, causer du souci aux Covenants.
La vitesse du Pélican baissa lentement pendant que celui-ci tremblait de plus belle. Linda s'avança vers un panneau de contrôle et annonça, avec une pointe de panique dans sa voix, que le vaisseau n'était plus qu'à 1900 mètres du sol. Malgré cela, Fred avait confiance en Hedman et en son talent de pilote.
A 1500 mètres du sol, le transporteur pointa son nez en direction du ciel et activa ses réacteurs principaux. La vitesse de chute du vaisseau baissa rapidement et il remonta dans les cieux.
- Ouf c'était chaud, mais on les a eu, ricana Hedman, soulagé. On va arriver dans moins d'une minute alors soyez prêts !
Fred remercia doucement la chance d'être tombé sur un pilote comme Hedman tout en vérifiant si son fusil à pompe était bien chargé.