Ça fait un moment que ça me trotte dans la tête, et vu que Noël approche (donc plus de temps libre. Quoique
), j'avais envie de vous faire découvrir un chouette jeu indé,
Kerbal Space Program, au travers d'un petit AAR.
Kerbal Space Program, koikéce ? Bah c'est une sorte de simulateur de fusée spatiale qui nous propose de partir à la conquête du système Kerbalien. C'est également un jeu sandbox où l'on peut faire un peu ce qu'on veut et où l'on se fixe ses propres objectifs dans un univers assez rigolo. La physique est gérée de manière assez complexe et il faut pas mal de patience (au début) pour faire une fusée correcte
Notre objectif est d'aller sur la Mune (oui, la Mune). Je dois d'abord vous avertir que j'y suis encore jamais arrivé (
).
On pouvait précommander le jeu pour 7 dollars avant, mais il est passé à 23. Ca vaut toujours le coup néanmoins, je vous assure (ne serait-ce que pour le nombre d'heures qu'on passe dessus, c'est bien rentabilisé). Bref, let's go to the Mune !
Il n'y a peut-être pas de guerre froide sur Kerbal, mais toutes les têtes sont tournées vers l'espace.
L'espace... L'ultime conquête. En ce jour du 3 xulu 5058, les Etats-Fédérés Kerbaliens ont décidé de se lancer activement dans la recherche spatiale. Objectif : conquérir la Mune ! Pour ce faire, un courageux kerbonaute sera envoyé vers les étoiles pour poser le pied sur la surface munaire. Werner von Kerbol, scientifique célèbre pour ses recherches en astronautique, est propulsé chef de projet pour concevoir une fusée capable de réaliser cet exploit...
Werner von Kerbol commence par dessiner quelques schémas. Au fond, le problème est simple : il faut suffisamment de puissance pour atteindre la Mune. Pour le reste, nul doute que le courageux kerbonaute trouvera un moyen de s'y poser.
Après la réalisation de ce plan ô combien simple mais incroyablement profond, von Kerbol se lance dans la construction d'une fusée. Pendant plus d'un an, les scientifiques les plus compétents de Kerbal travaillent d'arrache-pied pour concevoir le vaisseau à destination de la Mune.
Et puis, un beau jour...
Von Kerbol est certain : la fusée arrivera jusqu'à la Mune. Après... Rien n'est sûr. Tout reposera sur les épaules du kerbonaute. Certains chercheurs commencent à douter de la faisabilité du projet, tandis que d'autres s'interrogent sur le voyage retour du kerbonaute : comment va-t-il faire ? Sa capsule ne dispose d'aucun réacteur ! Von Kerbol fait taire les dissidents avec l'une de ses phrases les plus célèbres, dans son discours d'inauguration du site de lancement :
"Qui vivra verra".
Ainsi soit-il. le 14 fuu 5059, la fusée est parée sur l'aire de décollage. Le courageux héros choisi pour cette aventure n'est autre que Jebediah Kerman. Sélectionné parmi plus de 10 000 candidats, c'est en effet le plus compétent pour mener à bien cette mission.
La tension est à son comble tandis que retentit le compte à rebours...
10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...
MISE A FEU !
C'est parti ! Pour l'instant, tout va bien : Jebediah est heureux. Gardant un oeil sur les instruments de bord, il rassure le centre de contrôle : la fusée est stable, rien à signaler. Von Kerbol explose de joie, bientôt accompagné par tous les participants du projet : la fusée n'a pas explosée !
Tandis que la fusée entame sa formidable ascension vers l'espace, Jebediah essaie de déterminer sur son écran radar la position orbitale de la Mune. Il est peut-être temps de s'en inquiéter, oui :
Alors que l'Apogée (le point le plus haut de l'orbite) atteint 120.000 kilomètres, Jebediah réduit l'allure des moteurs. L'objectif est de mettre en orbite la fusée aux alentours de 150.000 kilomètres. S'il s'éloigne davantage, la route vers la Mune risque de coûter bien trop de carburant.
Le carburant de l'étage inférieur de la fusée est épuisé. Jebediah indique au centre de contrôle qu'il va maintenant se séparer de l'étage inférieur et enclencher le réacteur de l'étage supérieur pour se mettre en orbite.
Pour l'instant, tout va bien ; Jebediah ricane. A son retour sur Kerbal, il va être un véritable héros. A lui la gloire, les kerbaliennes et la fortune ! Au sol, von Kerbol réalise soudain qu'il a oublié de mettre un parachute sur la capsule du kerbonaute : son retour sur Kerbal va lui être fatal, et s'il ne se désintègre pas dans l'atmosphère, c'est au sol qu'il va s'écraser...
Von Kerbol ne préfère rien dire et continue de sourire.
Dans sa capsule, Jebediah vérifie sur son écran radar que la mise en orbite se déroule sans accrocs. Parfait !
Les choses se compliquent soudain.
Au bout de quelques minutes, Jebediah se rend compte qu'il a complètement loupé sa mise en orbite : son Apoapsis se trouve à presque 2 millions de kilomètres ! Sans oublier qu'il n'a pratiquement plus de carburant. La sueur inonde le visage du kerbonaute. Paniqué, il alerte le centre de contrôle, et c'est Werner von Kerbol en personne qui lui explique qu'il ne peut pas rentrer sur Kerbal sans risquer une mort certaine ("Je suis désolé Jebediah, j'ai oublié le parachute. Ce sont des choses qui arrivent, n'est-ce pas ? L'erreur est kerbalienne, comme on dit").
Jebediah se laisse dériver jusqu'à l'apoapsis, les moteurs coupés. Il est foutu, et il le sait : s'il rentre, il meurt. S'il reste ici, il meurt. Et il n'atteindra jamais la Mune.
Le malheureux kerbonaute décide alors de mourir dans l'espace ("Je serais le premier kerbalien à claquer dans les étoiles !" ricane-t-il dans sa capsule). Mais avant de sortir, il contacte von Kerbol pour le traiter de sale pulrog.
Et tandis que Jebediah se mit à dériver lentement dans l'espace, s'endormant paisiblement au creux des étoiles, von Kerbol se dit qu'il allait peut-être devoir réfléchir un peu plus avant de se lancer dans la conception d'une fusée...
Et qu'il était peut-être un peu trop tôt pour aller conquérir la Mune.