Ceci est un article propre à Mech, codeur pour ACs, le reste du staff ne pourra pas être tenu responsable de mes actes. De même, je ne pourrais être tenu responsable des actes de mes collègues. (On ne sait jamais, Nigel pourrait très bien être un massacreur de chat!)Depuis que Caïn a pété les plombs et zigouillé Abel, il y a toujours eu des humains qui, pour une raison ou une autre, perdent temporairement ou définitivement la boule et commettent d’indicibles actes de violences. Au premier siècle avant Jésus-Christ, l’empereur romain Tibère prenait plaisir à jeter ses victimes du haut d’une falaise de l’île de Capri, dans la Méditerranée. Au Moyen-Âge, Gilles de Rais, chevalier français et allié de Jeanne d’Arc, perdit un beau jour la raison et finit par massacrer des centaines d’enfants. Quelques décennies plus tard, Vlad l’Empaleur, qui inspira le personnage de Dracula, assassinait les habitants de Transylvanie de manières aussi diverses qu’horribles.
A l’époque moderne, presque toutes les nations ont eu un, voire deux psychopathes auteurs de massacres, quelle que soit la rigueur de leur législation sur les armes à feu – il y a un an, le suprémaciste blanc cinglé Breivik, en Norvège ; le boucher de l’école de Dunblane, en Ecosse ; le tueur de l’Ecole polytechnique de Montréal ; l’auteur du massacre d’Erfurt, en Allemagne… la liste semble infinie.
Et puis vendredi, le 3 août, le tueur d’Aurora. Il y a toujours eu des fous, et il y en a toujours.
Mais il existe une différence entre le reste du monde et les Etats-Unis : chez nous, il y a deux Aurora par jour, 365 jours sur 365. Le fait est qu’au moins 24 Américains se font tuer chaque jour (soit 8 000 à 9 000 par an) par des tueurs munis d’armes à feu. Ces chiffres ne prenant en compte ni les personnes tuées par accident ni celles qui se suicident avec une arme, on peut les multiplier par trois, et on arrive alors à un total de plus de 25 000 morts.
Ce qui signifie que les Etats-Unis sont responsables de plus de 80 % des morts par arme à feu survenues dans les 23 pays les plus riches du monde. Or les habitants de ces pays, en tant qu’êtres humains, ne sont ni pires ni meilleurs que nous, Américains. Alors pourquoi nous ?
Aux Etats-Unis, les conservateurs comme les libéraux sont fermement convaincus de connaître la cause du problème. Et si ni les uns ni les autres ne parviennent à trouver une réelle solution, c’est qu’en fait ils ont tous à moitié raison.
Les Américains de droite pensent que les pères fondateurs des Etats-Unis, par une sorte de décret divin, leur ont donné le droit absolu de posséder autant d’armes qu’ils le souhaitent. Et ils rappellent à l’envi qu’un pistolet ne tire pas tout seul : “Les armes ne tuent pas les gens, ce sont les gens qui tuent les gens.”
Bien sûr, ils savent qu’ils ne sont pas honnêtes intellectuellement. Parce qu’ils savent que les hommes qui ont rédigé le deuxième amendement de la Constitution voulaient uniquement s’assurer qu’il serait possible de réunir une milice de fermiers et de commerçants au cas où les Britanniques auraient décidé de revenir tout saccager.
Mais ils ont à moitié raison lorsqu’ils disent que “les armes ne tuent pas les gens”. Je modifierais un brin leur discours pour mieux rendre compte de la vérité : “Les armes ne tuent pas les gens, ce sont les Américains qui tuent les gens.”
En tout cas, ce sont les seuls du “premier monde” à le faire en masse. Et vous entendrez des Américains de tous horizons invoquer une foule de raisons pour ne pas regarder en face ce qui se trouve réellement derrière ce fait.
Ils diront que c’est la faute des films et des jeux vidéos violents. Or, la dernière fois que je me suis penché sur la question, les films et les jeux vidéo étaient plus violents au Japon qu’en Amérique. Et pourtant, moins de 20 personnes y sont tuées chaque année avec une arme à feu – en 2006, le chiffre est même descendu à deux !
D’autres avanceront que toutes ces tueries tiennent au nombre de foyers brisés. Je suis navré de vous l’annoncer, mais il y a presque autant de foyers monoparentaux au Royaume-Uni qu’ici. Et pourtant, la Grande-Bretagne déplore généralement chaque année moins de 40 meurtres par arme.
Les gens comme moi diront que cela vient du fait que les Etats-Unis ont une culture de l’homme armé, une culture “des cow-boys et des Indiens”, du “tire d’abord et pose des questions ensuite”. Et s’il est vrai que le génocide des Amérindiens constitue somme toute une manière assez moche de fonder un pays, je crois que nous ne sommes pas les seuls à avoir un passé violent ou un penchant pour les génocides. Salut, chers Allemands ! Oui, je parle de vous et de votre histoire, depuis les Huns jusqu’aux nazis, grands amateurs de bons petits massacres (comme les Japonais d’ailleurs, et les Britanniques, qui ont gouverné le monde pendant des siècles – et qui ne l’ont pas fait en plantant des marguerites).
Et pourtant, en Allemagne, une nation de 80 millions de personnes, on ne dénombre qu’environ 200 meurtres par arme à feu chaque année.
Ainsi, tous ces pays (et beaucoup d’autres) sont comme nous. Si ce n’est que chez nous, il y a plus de gens qui croient en Dieu et qui vont à l’église que dans n’importe quel autre pays occidental.
Mes compatriotes libéraux vous diront que si nous avions moins d’armes à feu, nous aurions moins de morts par arme à feu. Et, d’un point de vue mathématique, ils ont raison. Moins de choses mauvaises – moins de calories, de cigarettes, de téléréalité – égale moins de morts. Et si nous avions une législation rigoureuse sur les armes, interdisant les armes automatiques et semi-automatiques, ainsi que la vente de chargeurs qui peuvent contenir des tonnes de munitions, alors les tueurs comme celui d’Aurora ne pourraient pas faire autant de victimes en l’espace de quelques minutes.
Mais là encore, il y a un problème. Au Canada aussi, les armes sont légion (il s’agit principalement de fusils de chasse) – et pourtant le pays ne compte chaque année que quelque 200 morts par arme à feu. Du reste, en raison de sa proximité, le Canada possède une culture très semblable à la nôtre. Les enfants y jouent aux mêmes jeux vidéo violents, ils regardent les mêmes films et les mêmes émissions télévisées, et pourtant, une fois adultes, ils n’essaient pas de s’entre-tuer. Quant à la Suisse, qui se hisse au troisième rang mondial du nombre d’armes par habitant, elle possède malgré tout un faible taux de meurtres par arme à feu.
Mais alors, pourquoi nous ?
Nous, Américains, sommes des tueurs incroyablement bons. Tuer est un moyen de réaliser nos objectifs. Les trois-quarts de nos Etats exécutent leurs criminels – quand les Etats avec le plus faible taux de meurtres sont généralement ceux qui n’appliquent pas la peine de mort.
Notre propension à tuer n’est pas simplement historique (massacre des Indiens, des esclaves, guerre “civile”). Tuer est notre façon de résoudre les problèmes qui nous font peur. C’est l’invasion comme politique étrangère. Bien sûr, il y a l’Irak et l’Afghanistan, mais nous sommes des envahisseurs depuis la “conquête du Far West”, et aujourd’hui nous sommes tellement accros que nous ne savons plus quel pays envahir (Oussama Ben Laden ne se cachait pas en Afghanistan, mais au Pakistan), ni pour quelle raison (Saddam Hussein ne possédait pas d’arme de destruction massive et n’avait rien à voir avec le 11 septembre). Et voilà que, maintenant, nous nous mettons à envoyer au loin des avions sans pilote pour tuer, des avions contrôlés par des hommes sans visage installés dans un luxueux studio climatisé de la banlieue de Las Vegas. C’est une folie.
A chaque fois que j'entends quelqu'un dire ça, je suis partagé entre exploser de rire et lui dire tout le mal que je pense de son esprit étriqué.Ils diront que c’est la faute des films et des jeux vidéos violents. Or, la dernière fois que je me suis penché sur la question, les films et les jeux vidéo étaient plus violents au Japon qu’en Amérique. Et pourtant, moins de 20 personnes y sont tuées chaque année avec une arme à feu – en 2006, le chiffre est même descendu à deux !
Je ne saurais vous dire à quel point cette remarque me semble être un pléonasme.Mais ils ont à moitié raison lorsqu’ils disent que “les armes ne tuent pas les gens”. Je modifierais un brin leur discours pour mieux rendre compte de la vérité : “Les armes ne tuent pas les gens, ce sont les Américains qui tuent les gens.”
Il est vrai que les américains n'ont pas eu de bon modèle: nous autres européens (du moins nos ancêtres), sont les pires criminels que le monde est connu. Ironique quand on sait que nous sommes le plus petit continent reconnu à l'heure actuelle.Les gens comme moi diront que cela vient du fait que les Etats-Unis ont une culture de l’homme armé, une culture “des cow-boys et des Indiens”, du “tire d’abord et pose des questions ensuite”. Et s’il est vrai que le génocide des Amérindiens constitue somme toute une manière assez moche de fonder un pays, je crois que nous ne sommes pas les seuls à avoir un passé violent ou un penchant pour les génocides. Salut, chers Allemands ! Oui, je parle de vous et de votre histoire, depuis les Huns jusqu’aux nazis, grands amateurs de bons petits massacres (comme les Japonais d’ailleurs, et les Britanniques, qui ont gouverné le monde pendant des siècles – et qui ne l’ont pas fait en plantant des marguerites).
Preuve s'il en fallait encore une, que les nord-américains ne devraient pas être considéré comme des modèles. Nous autres européens, avons au moins eu le mérite d'apprendre de nos erreurs (dans l'ensemble en tout cas). Les américains ne tirent que les conclusions qui les arrangent.Mais là encore, il y a un problème. Au Canada aussi, les armes sont légion (il s’agit principalement de fusils de chasse) – et pourtant le pays ne compte chaque année que quelque 200 morts par arme à feu. Du reste, en raison de sa proximité, le Canada possède une culture très semblable à la nôtre. Les enfants y jouent aux mêmes jeux vidéo violents, ils regardent les mêmes films et les mêmes émissions télévisées, et pourtant, une fois adultes, ils n’essaient pas de s’entre-tuer. Quant à la Suisse, qui se hisse au troisième rang mondial du nombre d’armes par habitant, elle possède malgré tout un faible taux de meurtres par arme à feu.
Preuve s'il en fallait encore une, que les nord-américains ne devraient pas être considéré comme des modèles. Nous autres européens, avons au moins eu le mérite d'apprendre de nos erreurs (dans l'ensemble en tout cas). Les américains ne tirent que les conclusions qui les arrangent.
Oui, mais pour eux, ils n'ont pas à réfléchir : ils sont la deuxième puissance mondiale (Après la Chine, qui vient de passer devant eux réçamment, il me semble.) !
Il est vrai que les américains n'ont pas eu de bon modèle: nous autres européens (du moins nos ancêtres), sont les pires criminels que le monde est connu. Ironique quand on sait que nous sommes le plus petit continent reconnu à l'heure actuelle.
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