Partout dans Halo-Battle, des gens ordinaires se découvrent des pouvoirs extraordinaires...
¤H-E-R-O-E-S¤
1 - Au Commencement
Halo-Battle City, 14 septembre 2007, 23H17.
La tempête qui grondait depuis maintenant quelques dizaines de minutes éclata enfin. Une étrange silhouette accéléra sa course dans la rue, se faufila en toute vitesse dans une petite bâtisse miteuse, qui se révélait être un appartement de plusieurs étages de hauteur, et souffla une fois réfugié à l'intérieur.
L'homme se passa une main dans sa tignasse épaisse trempée, puis demeura adossé à la porte quelques secondes, fermant les yeux et soulagé. Il souffla longuement puis reprit le chemin de ses appartements. D'une main lente, il saisit ses clefs puis les fit tourner dans la serrure. La porte grinça lentement, et l'individu alluma la lumière.
Le professeur Jimenez jeta son blouson mouillé sur son canapé, puis contempla d'un oeil rapide son bureau et ses murs barbouillés de fiches et de cartes, au contenu incompréhensible pour le commun des mortels. Rien n'avait bougé... Quelque part, il se sentait soulagé que tout resta en bon ordre pendant son absence.
Le professeur Jimenez était en réalité étranger à Halo-Battle City. Il était venu sur place pour prouver une théorie - une théorie absolument folle - selon laquelle des individus ordinaires seraient doués de capacités extraordinaires partout à travers la toile informatique. Il menait ses recherches depuis de très longues années, se faisant souvent traiter de fou et de timbré. Mais il avait tenu bon. Il savait qu'il finirait par vérifier sa théorie.
" Ils sont là, je les sens ", balbutia Jimenez comme pour se rassurer du bien-fondé de sa mission.
Baillant, il s'installa à son bureau ; une longue nuit de travail l'attendait.
***
Halo-Battle City, 14 septembre 2007, 23H48.
" ENCORE UN ! ENCORE UN ! ENCORE UN !
La foule était en délire. Jamais elle n'avait vu ça de mémoire d'homme. En une heure, le petit pub du Grognard Déchaîné était devenu un véritable centre d'attraction touristique. Les gens se pressaient et se bousculaient pour apercevoir le "Mastodonte"...
La foule en furie, en cercle, observaient avec attention le géant barbu avaler cul-sec son sixième verre d'absynthe. Ses yeux s'humidifièrent, il sembla vacilier un instant, mais fit finalement un rot tonitruant aux légères odeurs alcoolisées.
L'homme en face de lui ne semblait pas tenir la barre. Il contempla, les yeux vitreux, son verre, l'avala mais s'écroula ivre-mort sur la table sitôt avalé. La foule hurla de joie. Le barman du pub prit un micro dans ses mains et cria :
- Il a encore gagné ! Faisons une ovation à... Kane, alias le Mastodonte !
La foule applaudit de tout coeur le grand et large barbu qui faisait un sourire béat à sa table. Il avait une réputation de fêtard sans précédent et l'on disait qu'il pouvait ingurgiter des litres et des litres d'alcool, mais jamais il n'était saoul ni ne faisait un malaise. Son endurance était presque inhumaine.
Comme pour prouver une fois de plus ses prouesses, Kane vida d'un trait les deux bouteilles d'absynthes présentes sur la table, sous les yeux incrédules et émerveillés des clients du pub.
- Ce type est incroyable ! Murmuraient les gens, qui s'empressaient de féliciter le géant.
- Allons, laissez notre héros respirer ! Poursuivit le barman. Les paris pour ce soir sont terminés ! Kane a encore une fois tout gagné, comme d'habitude ! Une dernière salve d'applaudissements s'il vous plaît ! "
Un tonnerre tonitruant récompensa une ultime fois Kane, qui se leva et salua d'un geste de la main ses admirateurs. Il se sentait terriblement fatigué... Il avait besoin de repos.
***
Halo-Battle City, 15 septembre 2007, 16H52.
" Tu n'es qu'un merdeux ! Dégage de là, tu fais chieeeer, sans arrêt, et tout le monde !
Les deux gaillards collèrent des taloches au petit effronté qui osait leur tenir tête depuis tout à l'heure. Le garçon reçut les torgnoles, puis répliqua d'un rire sadique en s'éloignant :
- Vous allez voir, je vais en faire qu'une bouchée de vous deux un de ces jours !
Bien qu'achevant sur ces mots provocateurs, Roxas sentait bien qu'il avait perdu la face. Et cela le mettait terriblement en colère... Surtout depuis quelques temps. Il était déjà chiant, mais depuis un certain moment, sa chiantise était devenue exponentielle.
Il riait de tout le monde, profitait de la moindre occasion pour casser les autres ou se moquer. Les blagues lui affluaient tout naturellement à l'esprit et étaient si terribles que les gens restaient mus de stupeur devant tant d'aggressivité verbale. Il avait fini par se forger une solide réputation de vaurien et de "casseur" au sein de son lycée.
- Personne ne peut rien contre moi, je brise tout le monde en deux avec mes vannes, se répétait Roxas après son échec de quelques minutes.
Tandis qu'il disait ces mots, un petit garçon rondouillard passa à côté de lui. Roxas, guidé par un instinct inconnu, lui fit un grand sourire et un signe amical :
- Hey mec, si j'avais assez d'argent, je t'offrirai une liposucion, en attendant arrête de te goinfrer comme un porc !
Le gosse s'arrêta de marcher et se mit aussitôt à pleurer. Roxas se ressaisit ; pourquoi avait-il dit cela ? Cet enfant ne lui avait pourtant rien fait. Il avait l'impression que quelqu'un d'autre le guidait dans sa tête...
Poursuivant sa route, il se mit à rire et à plisser les yeux... comme une fouine.