Elle est presque consommée maintenant, ma dernière chandelle, elle brille faiblement dans l’obscurité, mais sa lueur n’est plus ce qu’elle était. Elle miroite dans mes yeux, l’âge les a rendus vitreux et a chaleur n’arrive pas à faire fondre la glace qui s’installe en moi. Cette chandelle, c’est ma vie ou ce qu’il en reste, aussi pathétique fut-elle.
Des gouttes de cire, elles coulent le long du tronc étroit. Elles continuent leurs course avec une certaine nostalgie. Elles sont froides, ce sont mes larmes. Elles glissent le long de mes joues, avant elles affichaient fièrement de légères fossettes, mais elles ne sont plus que rides et vieillesse, mes pleurs se perdent dans les plis de ma peau.
Elle vacille, ma vie, ma flamme, qu’elle différence existe-il entre les deux ? Les larmes ne sont malgré tout pas tristesse, bien au contraire, elles sont bonheur. Mon existence n’est plus qu’absence, la lucidité n’est plus présente. La fin du chemin est une délivrance à une vie gaspillée.
Ai-je jamais vécu ? Je crois bien que non, j’ai seulement… existé ? Existé et vivre, deux mots tellement différents, mais que l’on confond si souvent avec tellement d’aisance. Ma bougie n’a été qu’occupations oisives et d’un inintérêt. J’ai vécu dans mes propres mensonges, je me suis menti à moi-même toute une vie, un talent qui m’était inconnu. Savoir que je ne suis pas le seul à le posséder ne m'est pas d’un grand réconfort.
Je croyais avoir saisi pleinement tout ce que la vie pouvait m’apporter, en réalité je m’en éloignais à chaque nouveau pas. Je n’ai jamais été seul avec moi-même. J’étais affairé à d’autres choses… des choses qui paraissaient tellement plus importantes que d’être moi, de penser par moi-même. Pour une fois qu’il m'est permis de penser, j’imagine que j’aurais aimé être moi.
Le regret, voilà bien le seul mot qui peut caractériser toute mon existence. J’envie ceux qui oublient, de cette façon peut-être oublierais-je mon chagrin et tous ces moments gaspillés. La vie est longue, mais je n’ai sus qu’en prendre les voies rapides ou encore les raccourcis. C’est dans cette petite maison, qui n’est même pas mienne qui plus est, que je termine cette histoire et malencontreusement, c’est mon histoire. C’est maintenant, à la fin, lorsque le héros réalise toutes ses erreurs, que tout prend son sens. J’ignore qui a dit que mieux vaut tard que jamais, mais je déteste cette personne. Ce que j’aurais pu être, ce que j’aurais pu faire, ou plutôt, ce que j’aurais dû faire ne sont plus que des illusions, des fantômes à présent.
La chandelle perd pied, mon corps n’a plus la force de tenir. La cire qui était jusque là liquide se refroidit, je suis froid. La vaillance de ma chaire, aussi forte qu’elle fut, en cet instant, elle s’est brisée. Mon corps n’est plus que stigmates, esclave du temps qui défile et il ne s’arrête pour personne, mes supplications n'y changeront rien. Le présent n’a jamais été mon moment préféré et je le déteste encore plus maintenant que je dois le quitter.
La fumée s’élève, elle est douce et glisse sur les flots de l’air froid de la nuit. La bougie s’éteint enfin…
[Hors RP]Quelqu'un sait comment foutre des tabulations ? lol [/Hors RP]